Enjeu de santé publique

Lancée le 15 septembre 2015, la commercialisation des autotests est une nouvelle étape dans la prévention contre le Sida. En effet, malgré les campagnes de sensibilisation, cette maladie continue de progresser en France, où 6 000 nouveaux cas sont dépistés chaque année.

Selon les chiffres annoncés par le gouvernement, aujourd’hui en France 150 000 personnesvivent avec le virus du Sida, dont 30 000 qui ne sauraient pas qu’elles en sont atteintes. Les autotests devraient donc permettre un dépistage plus rapide, et donc la prise en charge plus en amont de la maladie si elle est détectée. Car plus la maladie est détectée tôt, plus léger sera le traitement, et moindre sera le coût à supporter pour le patient et pour la collectivité...

Lutter contre les freins psychologiques

Aujourd'hui, les tests de dépistage du virus du Sida peuvent être réalisés par simple prise de sang dans un laboratoire d'analyses médicales, sur prescription du médecin traitant. Ces tests sanguins peuvent aussi être effectués dans des centres de dépistage anonymes et gratuits.

L'objectif de l'autotest est de rendre la démarche plus facile, sans avoir à franchir le cap de demander un dépistage à son médecin. Néanmoins les autotests ne seront pas en libre-service, il faudra les demander au pharmacien qui en expliquera le fonctionnement au patient.

Selon les pharmacies, le prix de vente de cet autotest est de 25 à 30 €, et il n’est pas remboursé par la Sécurité sociale, ni par les mutuelles. Un coût à la charge du patient, jugé trop élevé par les associations d'aide aux personnes séropositives.

Des résultats d’interprétation relatifs

L’objectif de ces autotests est de permettre à des personnes susceptibles d'avoir été infectées, de se tester elles-mêmes en toute discrétion, sans devoir passer par leur médecin traitant ou par les parents, pour les mineurs. Le résultat est donné en 15 minutes.

Cependant, même si les résultats des autotests sont fiables à 99% après 3 mois suite à une situation présentant un risque, ces dispositifs n'ont pas vocation à remplacer les dépistages classiques par voie sanguine car :

  • tout résultat positif devra être confirmé par un test de dépistage conventionnel par prise de sang.
  • tout résultat négatif doit être relativisé, si le patient a pris un risque dans les 3 mois précédant le test. Ce délai correspond à la période d’incubation de la maladie, pendant laquelle celle-ci n’est pas forcément détectable. 

Mise à disposition gratuite pour les populations à risque

Le projet de loi Santé, actuellement en discussion devant le Sénat après avoir été adopté par l’Assemblée nationale, prévoit une disposition qui permettrait la mise à disposition gratuite des autotests dans les structures de prévention du VIH. Et aussi, pour les associations engagées dans la lutte contre le virus du VIH, pour que les personnes considérées comme les plus à risque ou éloignées du dépistage (toxicomanes, SDF...), puissent accéder facilement à un dépistage gratuit.

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