Afin de neutraliser les effets de l'inflation sur le niveau d'imposition des contribuables, le projet de loi de finances pour 2023 prévoit de revaloriser le barème progressif de l'impôt sur le revenu dans la même proportion que la hausse prévisible des prix pour l'année 2022. Ainsi, les limites de chacune des cinq tranches de revenus du barème devraient être relevées de 5,4 %. Les taux d'imposition resteront inchangés, à 0%, 11%, 30%, 41% et 45%. Le barème applicable l'an prochain, pour une part de quotient familial, devrait donc être le suivant :

Barème impôt sur les revenus 2022
Tranche de revenu imposableTaux d'imposition
De 0 € à 10 777 €0 %
De 10 777 € à 27 478 €11 %
De 27 478 € à 78 570 €30 %
De 78 570 € à 168 994 €41 %
Au-dessus de 168 994 €45 %

Impôt en baisse pour de nombreux contribuables

Les contribuables dont les revenus ont progressé moins vite que l'inflation en 2022 vont bénéficier d'une baisse d'impôt en 2023, du fait de la revalorisation du barème fiscal. Ils payeront moins d'impôt en 2023 sur leurs revenus de 2022 qu'ils en ont payés en 2022 sur leurs revenus de 2021. Normal, car une part plus importante de leurs revenus de 2022 va bénéficier des tranches basses du barème, les moins taxées, et une part plus faible sera soumise aux tranches hautes, les plus taxées. A situation constante, un célibataire gagnant 3 000 € par mois devrait voir ses impôts baisser de plus de 300 € l'an prochain, un couple avec 2 enfants et 60 000 € de revenus annuels devrait économiser près de 200 €, etc.

Evidemment, la revalorisation du barème va également permettre à ceux dont les revenus de 2022 ont suivi l'inflation de ne pas subir de hausse d'impôt en 2023. Les foyers non imposables cette année devraient aussi le rester l'an prochain, même s'ils ont profité d'une hausse de salaire en 2022 pour compenser l'inflation. Par ailleurs, la décote d'impôt accordée aux foyers faiblement imposés va également être revalorisée de 5,4 %, ce qui permettra à davantage de ménages d'en bénéficier.

Bon à savoir : Les seuils et limites traditionnellement indexés sur le barème de l'impôt vont aussi augmenter de 5,4 %. Par exemple, la déduction forfaitaire de 10% appliquée par défaut sur les salaires sera portée à 472 € au minimum et à 13 522 € au maximum, contre 448 € et 12 829 € il y a un an. L'abattement de 10% sur les pensions de retraite, les pensions d'invalidité et les pensions alimentaires est porté à 422 € au minimum par pensionné et à 4 123 € au maximum par foyer fiscal, contre 400 € et 3 912 € l'an dernier. Le plafond de déduction de la pension alimentaire versée à un enfant majeur dans le besoin grimpe à 6 368 € pour l'aide versée en 2022, contre 6 042 € en 2021. Etc.