La formule de référence qui sert au calcul du taux du livret A est basée sur la prise en compte du niveau de l’inflation et des taux d’intérêt à court terme. Or, la progression des prix à la consommation hors tabac, sur 12 mois, calculée sur le dernier mois connu (juin) est de 0,3 % au 10 juillet 2015. Par ailleurs, les taux d'intérêt à court terme (Euribor notamment) sont aujourd'hui nuls, voire négatifs.

Conséquence de ces chiffres, le taux du livret A a une nouvelle fois été réduit le 1er août dernier. Il est passé à 0,75 %, contre 1 % depuis août 2014. Un taux néanmoins supérieur à ce qu'il aurait été en appliquant la formule de calcul strictement, laquelle aurait conduit à un taux de 0,50 %.

Ce taux revu à la baisse constitue un nouveau record pour le livret A, qui n'était jamais descendu sous la barre des 1 % depuis sa création. Certes, il s'agit d'un taux net, les intérêts servis étant entièrement défiscalisés (ils ne supportent ni impôt sur le revenu, ni prélèvements sociaux). De plus, le livret A ne comporte aucun frais, contrairement à la plupart des autres placements financiers.

Il n'en demeure pas moins qu'avec un taux aussi bas, l'argent placé se valorisera désormais à peine du montant de l'inflation, ce qui permettra tout juste de maintenir votre pouvoir d'achat. On peut donc craindre que la décollecte enregistrée sur ce placement depuis un an se poursuive dans les mois qui viennent.

Les épargnants préféreront certainement placer leurs économies sur d'autres supports d'épargne aussi sécurisés, mais un peu plus rémunérateur, type assurance vie ou plan d'épargne logement. Et ils éviteront les autres produits défiscalisés, type livret de développement durable (LDD) et livret d'épargne populaire (LEP), dont les taux ont aussi mécaniquement baissé le 1er août, respectivement à 0,75 % et 1,25 %.